Elle n’a pas pris une ride en huit ans, cette Bohème de Jonhatan Miller, avec ses décors parfaits signés Dante Ferreti, ses costumes des années trente, sa Barrière d’Enfer poétique comme un Trauner.
Peu importe que Marcello Alvarez, en grande voix et parfait de style, campe un Rodolphe anecdotique, sa Mimi est simplement idéale. Avec les années Cristina Gallardo-Domas s’est appropriée le personnage comme Freni avait su le faire, elle ne chante pas Mimi, elle l’est, avec un naturel qui déconcerte, une retenue, une intelligence du jeu d’acteur qui font mettre chapeau bas.
Toute la compagnie de chant excelle, mention spéciale pour le Marcel de Manuel Lanza qui compose un vrai personnage (ses retrouvailles avec la Musette bien chantante et surveillée de Maira Kerey, chanteuse kazakhe (Maïra Kerey est née en Chine, elle commence ses études à la faculté de musique de l’Université de la Chine, puis au Conservatoire de Pékin. Sur l’invitation du Kazakhstan elle complète sa formation au Conservatoire d’Etat Kurmangazy à Almaty), au style exemplaire, font du tableau chez Momus un enchantement plein de piquant), et pour l’admirable Colline de Luca Pisaroni, émouvant dans son adieu au paletot qu’il lit comme le veut Puccini, une préfiguration de la mort de Mimi.
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