Des centaines d’opposants se sont rassemblés samedi au Kazakhstan pour réclamer la suspension du procès de personnes jugées après les émeutes réprimées dans le sang fin 2011 dans l’Ouest du Kazakhstan, appelant à la libération des « prisonniers politiques ».
Environ 800 personnes ont participé à cette manifestation, pourtant non autorisée, sur une place centrale d’Almaty, scandant des phrases telles que « Liberté pour les prisonniers politiques » ou « Narzarbaïev viens ici! », en référence au président de ce pays d’Asie centrale, Noursoultan Nazarbaïev, a constaté une journaliste de l’AFP.
« Nous demandons à ce que soient annulés les procès de Janaozen car toutes les informations ont été obtenues sous la torture », est-il écrit dans une résolution des opposants.
Un mouvement de grève d’ouvriers du secteur pétrolier à Janaozen avait dégénéré le 16 décembre en une émeute réprimée par la police, faisant 14 morts.
Plusieurs opposants et émeutiers ont été arrêtés, ainsi que des policiers, des responsables politiques et de sociétés pétrolières régionales qui sont soupçonnés d’avoir aggravé les tensions sociales dans la ville en refusant de céder aux revendications des grévistes et en détournant des fonds leur étant destinés.
Le procès de 37 personnes jugées pour troubles à l’ordre public, violences et incendies volontaires à Janaozen, se déroule depuis fin mars devant un tribunal d’Aktaou, la capitale régionale.
Le 23 avril, l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités kazakhes à suspendre le procès de ces 37 personnes et à enquêter sur des témoignages de recours à la torture.
Par ailleurs, le procès de cinq policiers accusés « d’utilisation abusive d’armes et d’abus de pouvoir ayant entraîné la mort » lors de la répression du mouvement de grève a débuté vendredi.
Les violences de ce type sont inhabituelles dans cette ex-république soviétique d’Asie centrale riche en hydrocarbures, dirigée d’une main de fer depuis l’époque soviétique par Noursoultan Nazarbaïev et qui se targuait d’être l’Etat le plus stable de la région.
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