La Mer Caspienne est la plus grande étendue d’eau fermée du monde. Elle occupe une dépression de 1000 km de long dans laquelle se déversent des grands fleuves comme la Volga et l’Oural, couvrant une surface de drainage presque 7 fois plus grande que la France. Coupée de la Méditerranée et de la Mer Noire depuis le Pliocène, ce grand ‘lac’ a enregistré depuis cette époque les variations climatiques qui ont affecté l’Europe du Nord et l’Asie centrale.
De faible profondeur au Nord, elle est composée dans sa partie centrale et méridionale par deux bassins plus profonds séparés par le seuil tectonique de la région de Bakou.
Le niveau marin, dont les fluctuations sont contrôlées à la fois par les apports fluviaux et l’évaporation, varie à l’inverse de celui de l’Océan mondial: il s’élève pendant les périodes glaciaires et baisse pendant les périodes plus chaudes. A cette « périodicité » climatique se superpose une « apériodicité » inexpliquée présentant des variations fréquentes et d’amplitude variée. Ainsi depuis 1977, le niveau de la mer, situé à -29 m au dessous de celui de l’Océan mondial est monté pour atteindre aujourd’hui la cote de – 27 m.
Les sédiments accumulés depuis 130 000 ans dans les bassins de cette mer fermée sont de véritables archives de l’histoire climatique de la région. Le CNRS, dans le cadre de projets européens, a financé en 1994 une campagne de carottage franco-russe à bord d’un navire militaire de la flotte russe. Les séries sédimentaires, qui présentent un fort taux d’accumulation, ont montré très nettement le début de la dernière déglaciation il y a environ 12 000 ans. Une sédimentation homogène et carbonatée succède à des dépôts « varvés » (d’échelle millimétrique) caractérisant la dernière période glaciaire. Les travaux en cours aujourd’hui au sein de plusieurs laboratoires tentent de déterminer l’origine de cette sédimentation rythmique, la première hypothèse envisagée, non confirmée encore, étant celle de rythmes saisonniers.
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