Asie centrale

Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan

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Une conférence consacrée au bilan de la Présidence de l’Ouzbékistan de l’OCS

L’OCS, qui réunit la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan doit examiner principalement la situation en Afghanistan et au Kirghizstan, où un soulèvement en avril a entraîné la chute du président Kourmanbek Bakiev.

Le 16 juin 2010, l’Ambassde d’Ouzbékistan l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) organisait à Paris une conférence internationale pour discuter de la situation en Afghanistan et en Kirghizhie et pour proposer des solutions de sortie de crise.

L’événement est passé quasi inaperçu dans la presse française et les quelques articles se sont focalisés sur la situation en Kirghizie. En arrière-plan, et avec une discrétion remarquable, cette réunion marquait surtout le bilan officiel l’OCS par la Présidence de l’Ouzbékistan.

Ouzbekistan_OCS_tele.jpg« L’Iran veut y entrer, le Pakistan veut y entrer, l’Afghanistan veut y entrer », a-t-il déclaré pendant la réunion l’Ambassadeur de la République d’Ouzbékistan en France, M. Bakhromjon Aloev, refusant de nommer les pays qui avaient les meilleures chances de rejoindre dans un futur proche cette organisation considérée par certains analystes comme un contre-poids à l’Otan en Asie centrale. L’adoption d’un projet prévoyant l’extension de l’OCS est l’un des principaux résultats attendus en marge du sommet de l’OCS en Ouzbékistan.

Le sommet, qui a lieu jusqu’à vendredi dans la capitale ouzbèke Tachkent, se déroule sur fond d’une « escalade de nombreux problèmes », notamment des tensions autour de la Corée du Nord et de la défiance de l’Iran face aux nouvelles sanctions de l’ONU.
Le président afghan, Hamid Karzaï, et son homologue pakistanais, Asif Ali Zardari, sont attendus au sommet, tandis que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a décliné l’invitation.

Le sommet de l’OCS (Chine, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan, pays observateurs – Iran, Mongolie, Inde et Pakistan et pays partenaires au dialogue – Biélorussie et Sri Lanka) portera aussi sur des questions de la sécurité, la situation au Kirghizstan où l’opposition est arrivée au pouvoir en avril après des troubles massifs et la fuite du président Bakiev, ainsi que sur la situation en Afghanistan.

Les représentants de haut rang de l’ONU, de la Communauté des Etats Indépendants (CEI), de la Communauté Economique Eurasiatique (CEEA) et de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN) participeront aussi au forum de l’OCS.


L’OCS a été créée en 2001 dans la continuité du Forum de Shanghai. Elle regroupe la Chine, la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. Le Turkménistan est absent en raison de sa tradition de neutralité, mais montre un intérêt croissant pour rejoindre l’organisation. L’OCS n’a pas de structure centrale ; les sommets sont des lieux de rencontre pour discuter autant des questions économiques que de la gestion des ressources énergétiques.

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De plus, l’OCS se propose comme mission de combattre ce que les Chinois appellent « les trois maux » que sont « le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme ». Construite en opposition à l’Occident, elle a réaffirmé cette attitude à plusieurs reprises, notamment après les répressions à Andijan, en Ouzbékistan, en 2005 condamnés par les Etats-Unis et l’OTAN. En conséquence, l’OCS avait demandé une date butoir pour le départ d’Asie Centrale de la coalition menée par Washington.

Ouzbekistan_acs.jpgTous les pays d’Asie Centrale ont rejoint les Partenariats pour la Paix initiés par l’Alliance Atlantique en 1994, à l’exception du Tadjikistan qui a signé un accord en 2002. Ces coopérations donnent lieu à des relations différentes selon les pays ; elles sont excellentes et fructueuses avec le Kazakhstan et beaucoup plus sensibles notamment avec l’Ouzbékistan. « Malgré la création de l’OCS, l’OTAN n’a jamais voulu se départir de ces partenariats bilatéraux et des réticences subsistent sur les intentions de cette nouvelle institution », selon M. Pierre CHABAL, рolitologue, professeur de la Faculté des Affaires intrenationales de l’Université du Havre.

Pourtant, une coopération dans l’immédiat s’impose sur l’Afghanistan. Les pays de l’OCS sont confrontés aux retombées de l’instabilité afghane, particulièrement le trafic de drogue, et ils sont prêts à coopérer.

« En 2025, les deux organisations l’OCS et l’OTAN signeront enfin un accord de partenariat, mais en des termes qui n’auront que peu à voir avec ceux que l’OTAN pourraient obtenir aujourd’hui. En outre, les défis globaux sont trop nombreux, imprévisibles et transnationaux pour que ces deux organisations ne travaillent pas ensemble », – a-t-il déclaré pendant la réunion le Directeur de l’IFAS (L’Institut Français d’Analyse Stratégique), M. François Géré.

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Une conférence consacrée au bilan de la Présidence de l’Ouzbékistan de l’OCS

par | 20 Juin 2010 | 0 commentaires

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