Signe des espoirs commerciaux français, le chef du gouvernement était accompagné d’une délégation de 24 dirigeants de grands groupes français, dont la présidente du directoire d’Areva, leader mondial du nucléaire, Anne Lauvergeon.
L’ancienne république soviétique, cinq fois plus grande que la France, connaît depuis près d’une décennie des taux de croissance flirtant avec les 10%, qui suscitent les appétits occidentaux. Or, avec seulement 1,7% de parts de marché, la France se situe au huitième rang des fournisseurs du Kazakhstan, loin derrière la Russie, la Chine ou l’Allemagne.
Au grand dam des entreprises françaises, aucun dirigeant français n’avait fait le déplacement dans les steppes kazakhes depuis le président François Mitterrand en 1993.
Le Premier ministre français, François Fillon, s’est efforcé vendredi au Kazakhstan de relancer le dialogue avec ce pays d’Asie centrale longtemps négligé par la France malgré un impressionnant boom économique dont les entreprises hexagonales voudraient davantage profiter.
« La France est aujourd’hui le cinquième investisseur au Kazakhstan et nous allons très vite faire mieux », proclamait le Premier ministre suite à sa rencontre avec le tout-puissant chef de l’Etat, Noursoultan Nazarbaïev.
M. Fillon a estimé que les entreprises françaises étaient « prêtes à faire de très très bonnes affaires » au Kazakhstan, le « pays le plus prometteur d’Asie centrale ».
Signe des espoirs commerciaux français, le chef du gouvernement était accompagné d’une délégation de 24 dirigeants de grands groupes français, dont la présidente du directoire d’Areva, leader mondial du nucléaire, Anne Lauvergeon.
Et si aucun contrat ferme n’a été signé, le groupe d’aéronautique et de défense EADS a annoncé un protocole d’accord pour l’achat de titane, dont le montant pourrait s’élever à terme à un milliard de dollars.
Un grand patron présent à Astana s’est dès lors félicité de la venue de M. Fillon. Dans le but de rattraper ce retard français, M. Fillon a signé avec son homologue Karim Massimov « une déclaration d’intention de partenariat stratégique » visant à « multiplier les contacts et les échanges » notamment économiques et administratifs, et plusieurs accords de coopération ont été conclus, dont l’un dans le domaine ferroviaire.
Après le Premier ministre, ce sera au tour du président Nicolas Sarkozy de se rendre à Astana début 2009.
Cette tentative de conquête du marché kazakh intervient alors que le secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Hervé Novelli, vient d’annoncer un déficit record de la balance commerciale française, proche de 40 milliards d’euros.
Dans ce pays riche en hydrocarbures, M. Fillon a aussi souligné, alors que la France présidera l’Union européenne au deuxième semestre 2008, l’importance pour l’UE de diversifier ses approvisionnements énergétiques, actuellement largement dépendants de la Russie.
« Nous ne voulons pas dépendre d’un seul pays pour l’approvisionnement et le transport d’énergie », a-t-il insisté.
François Fillon entend aussi « encourager une participation » kazakhe au projet international Iter, le futur réacteur de fusion thermonucléaire et soutenir sa candidature à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Il s’est également réjoui que le Kazakhstan ait obtenu la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2010.
En marge de cette visite de 24 heures, M. Fillon a par ailleurs voulu garder la tête froide face aux sondages qui le mettent nettement devant Nicolas Sarkozy, assurant qu’il ne s’agissait là que d’un « moment qui ne durera pas » balayé « par le vent de la steppe ».
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