On se sent attaché à un lieu. On se sent par exemple attaché à la langue, aux gens. On sait très bien ce qui structure la vie de tous les jours, on connaît l’histoire de ce lieu… Moi, je connais très bien l’histoire de mon village. Mieux que celle de mon État. Avec ses différentes familles, ses lignages… Je sais qui a fait quoi il y a cent ans, qui est mort, qui a tué qui, qui s’est marié, s’est séparé, avec qui est arrivée cette histoire un peu bizarre…
Paroles d’invités : Djamshed Usmonov
« L’Ange de l’épaule droite » est déjà le quatrième film que je tourne à Asht. C’est devenu mon petit Hollywood à moi ! Maintenant, les gens du village commencent à s’approcher et ont moins peur du cinéma. Mais je me souviens de la première fois que j’y avais planté ma caméra : les habitants étaient effrayés, ils croyaient qu’il s’agissait d’un reportage pour la télé !
Bien sûr, le cinéma n’est pas la vie. C’est raconter. Le cinéma est quelque chose de tellement passionnel. Comme une maladie. Et si tu tombes malade une fois, tu le restes jusqu’à la fin de tes jours… Je dois toutefois dire que je me sens plus proche d’écrivains que de cinéastes. Je suis un écrivain raté. C’est pour cela que je suis devenu cinéaste.
Djamshed Usmonov
Traduction : Kathleen Gray
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