Au cœur de l’Asie centrale, Les Kazakhs ont créé un univers musical, écho d’un monde entre steppes et ciel. La musique traditionnelle est la représentation sublimée de leur histoire, du mode de vie nomade et de ces espaces infinies, terres de chevauchées et de conquêtes fantastiques. Elle a accueilli tout l’imaginaire d’un peuple épris de liberté, donnant une place privilégiée à la virtuosité et à l’improvisation.
Leur esthétique musicale s’est exprimée par deux instruments, conçus pour des musiciens solos : le kobyz (vièle à deux cordes) et la dombra (luth à deux cordes).
Ces concerts vont dévoiler une tradition transmise oralement depuis des siècles, qui fut présentée à Paris pour la première et la dernière fois en 1926 : celle du Kazakhstan central et oriental. L’art musical propre à cette région a beaucoup souffert durant la période soviétique, mais, préservé grâce à quelques vieux maîtres, il est aujourd’hui revivifié par une nouvelle génération s’inspirant directement des anciens.
Instrument des chamanes, le kobyz ouvre une porte vers le monde des esprits et rythme ce voyage dans l’au-delà. Le son si étrangement beau de ses cordes en crins de cheval pénètre les âmes des vivants et appelle celles des morts. Smagul Umbetbaev est le dernier des grands kobyzistes kazakhs, compositeur et interprète magnifique de kuï (morceaux instrumentaux) et d’ën (chansons), tradition perdue à laquelle il a redonné vie. Saïan Aqmolda, son élève, a découvert une sonorité originale, qui plonge dans les racines du kobyz.
Ame du peuple kazakh, la dombra peint dans les kuï les sentiments les plus intimes, les chevauchées héroïques et les beautés de la steppe. L’école sherpe privilégie les fines esquisses psychologiques et les peintures d’une nature douce et majestueuse. Talasbek Asemkulov a préservé jusqu’à aujourd’hui l’authentique tradition sherpe.
Les plus célèbres chanteurs kazakhs viennent aussi de cette région, qui a été le berceau de la poésie kazakhe. Leur voix résonnante, accompagnée à la dombra, donne toute leur place à la vivacité, à l’humour et à la tendresse de la vie nomade. Nugzhan Zhanpeïsov et Ardak Isataeva, les meilleurs représentants de la jeune génération, font renaître cette tradition en renouant avec les formes vocales ancestrales.
Les jeudi 11 et vendredi 12 mars à 20h30
la Maison des cultures du monde
101 bd Raspail
01 45 44 72 3
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