Kashagan, situé au nord de la mer Caspienne, est décrit comme la plus importante découverte pétrolière depuis la fin des années 1960, et comme le plus grand gisement hors du Moyen-Orient, avec 13 milliards de barils de brut exploitables et 38 milliards de réserves géologiques.
Tout le monde au Kazakstan attend le pétrole de Kashagan. Tous les programmes sociaux du gouvernement, la construction d’écoles, d’hôpitaux en dépendent. Les autorités veulent augmenter leurs profits, mais elles ont aussi besoin de ce revenu et veulent extraire le pétrole le plus rapidement possible.
Le Kazakhstan augmente la pression sur les compagnies étrangères exploitant le gigantesque champ pétrolier offshore de Kashagan (ouest du pays), réclamant la co-direction des opérations et brandissant la menace dans le cas contraire d’un ‘plan B’.
La société d’hydrocarbures de l’Etat kazakh « Kazmounaïgaz doit devenir co-opérateur du projet » au côté de l’italien ENI, qui dirige le consortium international en charge du gisement, a déclaré le Premier ministre kazakh Karim Massimov lors d’une conférence énergétique à Astana : « Nous considérons que l’équilibre économique (du projet) a été rompu au détriment du gouvernement kazakh (…) Pour l’instant des négociations amicales sont en cours. Si (le consortium) n’accepte pas les revendications du Kazakhstan, nous avons un plan B, dont je parlerai plus tard ».
Les principaux actionnaires du consortium sont ENI, le français Total, l’anglo-néerlandais Shell et l’américain ExxonMobil avec chacun 18,52%. Viennent ensuite l’américain ConocoPhillips avec 9,26%, le japonais Inpex et Kazmounaïgaz avec chacun 8,33%. Le gouvernement kazakh avait indiqué cet été qu’il souhaitait voir la part kazakhe dans les profits pétroliers issus de Kashagan passer de 10% à 40%.
Le gouvernement kazakh a suspendu fin août pour trois mois les travaux sur le gisement de Kashagan, après avoir vertement critiqué ENI pour le retard dans la mise en oeuvre du projet et la hausse vertigineuse des coûts, qui seraient passés de 57 à 136 milliards de dollars. ENI a reporté à plusieurs reprises le début de l’exploitation du gisement, initialemement prévu en 2005 et désormais programmé pour 2010, ce qui pourrait mettre en difficulté les autorités kazakhes.
Les difficultés d’ENI au Kazakhstan ne sont pas sans rappeler les déboires fin 2006 de la compagnie anglo-néerlandaise Shell sur le gigantesque gisement pétrolier et gazier de Sakhaline-2 en Russie. Au terme de plusieurs mois de pressions, Shell avait finalement cédé le contrôle du consortium exploitant le site au géant russe Gazprom.
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