Le Kirghizstan souhaite l’envoi d’une mission de police européenne dans le sud du pays pour éviter que ne reprennent les récentes violences interethniques et cette option devrait être prochainement discutée au sein de l’UE, a indiqué lundi la Commission européenne.
« Le maintien de la sécurité est primordial à présent » dans la région frontalière entre le Kirghizstan et l’Ouzbékistan et « disposer d’une partie neutre là-bas serait utile » pour apaiser les tensions, a déclaré à propos d’une éventuelle mission de police de l’UE la commissaire européenne à l’aide humanitaire, Kristalina Georgieva.
La commissaire bulgare s’exprimait devant quelques journalistes au retour d’une mission de trois jours pendant laquelle elle s’est notamment rendue sur les lieux des affrontements entre la majorité kirghize et la minorité ouzbèke, qui ont fait des centaines de morts et plus de 400.000 déplacés.
Elle a aussi rencontré la présidente du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, qui lui a clairement signifié son souhait de voir l’UE s’impliquer via l’envoi d’une mission de police pour aider à ce que de nouvelles violences n’éclatent pas.
« Ce que je vais dire à (la chef de la diplomatie de l’UE) Catherine Ashton et aux ministres européens des Affaires étrangères, c’est qu’il y a une demande pour un soutien policier, pour former les forces de police sur place et aussi pour une présence permettant de garantir une certaine neutralité des deux côtés », kirghize et ouzbèk, et de rassurer les populations, a-t-elle dit.
Tout en estimant que les Européens avaient sans doute un rôle à jouer sur place, compte tenu du peu d’empressement de la Russie et des Etats-Unis à s’impliquer fortement sur le terrain, elle a reconnu qu’il était pas du tout certain que les Etats de l’UE soient prêts à dépêcher une telle mission lointaine.
La commissaire européenne devait évoquer la question dans la journée devant les ambassadeurs des pays de l’UE, puis le 26 juillet devant les ministres européens des Affaires étrangères.
Lundi, la présidente du Kirghizstan a mis en garde contre de nouvelles violences dans ce pays d’Asie centrale. « Pour le moment, la situation est relativement calme, mais nous sommes prêts à faire face à de nouvelles violences qui pourraient se produire », a-t-elle déclaré en marge d’un sommet régional au Kazakhstan.
La commissaire européenne a par ailleurs appelé à son tour à la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale pour identifier les responsables des récentes violences, à laquelle pourrait participer l’UE, aux côtés d’organiations régionale et de l’ONU.
« Il est nécessaire qu’une enquête internationale objective aille au fond des choses », a-t-elle dit.
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