Environ 1.000 personnes se sont rassemblées samedi à Almaty au Kazakhstan, pour contester les résultats des législatives du 15 janvier et la répression visant les détracteurs du régime du président Noursoultan Nazarbaïev.
La manifestation, qui n’avait pas été autorisée et dont l’ampleur est inhabituelle pour ce pays d’Asie centrale dirigé depuis l’époque soviétique par M. Nazarbaïev, s’est déroulée sur une place du centre de la capitale économique du Kazakhstan, face au palais de la République, un vaste centre de conférences.
Près de 500 policiers avaient été déployés et des barrières avaient été installées tout autour de la place afin d’empêcher les manifestants de s’y réunir.
« Pars Nazarbaïev ! » et « Liberté », ont notamment scandé des protestataires.
Le rassemblement s’est achevé dans le calme, sans que la police ne procède à des interpellations.
Néanmoins, le secrétaire général du part d’opposition OSDP-AZAT, Amirjan Kossanov, a écrit plus tard sur son compte Twitter qu’il avait été convoqué au poste de police car une « enquête administrative » a été ouverte contre lui pour avoir participé à une manifestation non autorisée.
« Nous allons organiser un autre rassemblement en février. Il y aura encore plus de personnes. Cessons d’avoir peur », a déclaré, pendant le rassemblement, Boulat Abilov, co-président d’OSDP-AZAT, le seul mouvement d’opposition très critique à l’égard du régime à être autorisée.
Cette formation n’a recueilli que 1,68% des suffrages aux législatives qui ont vu le parti au pouvoir, Nour Otan, remporter 81% des voix, un scrutin critiqué aussi bien par l’opposition que par les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
L’opposition dénonce aussi la répression accrue visant les détracteurs du régime du président Nazarbaïev depuis une révolte sociale réprimée dans le sang en décembre à Janaozen (ouest).
Durant le rassemblement, les opposants ont présenté un projet de résolution appelant à de nouvelles élections législatives, à une « enquête objective » sur les évènements de Janaozen, et à la libération de deux opposants et d’un journaliste placés cette semaine en détention provisoire pour deux mois.
Le chef du parti non-autorisé Alga, Vladimir Kozlov, et l’opposant Serik Sapargali –arrêtés lundi par les services de sécurité (KNB, ex-KGB)– sont accusés d’avoir incité des ouvriers pétroliers grévistes à la violence lors du conflit social le 16 décembre qui a dégénéré en émeute à Janaozen avant d’être réprimé (14 morts).
Igor Viniavski, le rédacteur en chef de Vzgliad (Regard) –un hebdomadaire proche de l’opposition– a lui été placé en détention pour deux mois dans le cadre d’une enquête pour « appel au renversement par la violence » du régime.
Il est accusé d’avoir fait imprimer en avril 2010 des tracts appelant à renverser M. Nazarbaïev, qui s’est fait octroyer des pouvoirs et une immunité à vie il y a deux ans.
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