À l’extrême ouest de l’Ouzbékistan, au carrefour du monde turco-iranien, dans un espace semi-désertique, le Khorezm a conservé une identité musicale malgré les changements dynastiques survenus au cours de son histoire.
Programme:
– SHUHRAT RAZZAQOV dotâr
– FARHOD DAVLATOV chant, târ
– DILBAR BEKTURDIEVA chant, doira
– HABIBULLA QURONBOEV doira
– MUROD NORQUZIEV ghijak
« Si un millier d’oiseaux s’envolent, ignore-les et fais la fête », dit un proverbe de la région. Une fête qu’illustreront les trois genres musicaux proposés au cours de ce concert : musique des femmes, chants sacrés et musique classique.
Voix magique, après un cursus musical complet, Dilbar Bekturdieva perfectionne son art auprès des maîtres de Khiva et de Tashkent. Son répertoire est très vaste : chansons folkloriques, poèmes improvisés, rituels, histoires d’amour mythique, chants lyriques ou inspirés des versets du Coran comme ceux des khalfas, ces femmes accompagnés de percussions, tambourin (daf), bracelet à grelot (zang), castagnettes de métal ou de pierres plates (qaïraq). Autant de rythmes pour faire pleurer, rire et danser les femmes lors des cérémonies qui leur sont réservées. Virtuose du târ, doué pour le chant classique, Farhod Davlatov est aussi considéré comme le “ténor des chansons traditionnelles du pays”, les suvara, ces formes lyriques et spirituelles chantées lors des dîners.
Au tanbur, sato et dotâr (trois formes de luth), Shuhrat Razzaqov domine l’art du maqâm, qui, contrairement aux chants sacrés et aux chants populaires des femmes, était auparavant pratiqué à la cour des khans et dans les maisons des mécènes. Très proche du shashmaqâm de Boukhara, ce genre est apparu au XIXe siècle dans le Khorezm.
Dilbar Bekturdieva, Farhod Davlatov et Shuhrat Razzaqov seront accompagnés au doira par Habibulla Quronboev et au ghijak par Murod Norquziev.
THEATRE DE LA VILLE
LES ABBESSES
31 rue des Abbesses, Paris 18
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