Toute l’Asie centrale est une terre d’élection pour la musique. Les traditions y ont été riches, elles furent ici et là menacées, mais elles perdurent , se développent même, les maîtres transmettent leurs savoir. C’est vrai partout, avec plus ou moins de bonheur, c’est le cas au Tadjikistan où , faute de conservatoire nationale de musique conséquent , des musiciens de renom ouvrent des écoles, enseignent, archivent, transmettent. Mais il est une région où la géographie a largement contribué à conserver intactes de vieilles traditions musicales, c’est le Badakhchan tadjik, au fin fond du pays, près de l’Afghanistan, de la Chine et de la Kirghizie.
Chants et Musiques du Badakhchan / Tadjikistan
Sahiba Dovlatshoeva, chant
Djonbaz Doshanbiev rubâb, ghijak
Dur-Mohammad Keshmi, ghijak
Mokhtar Muborakkadamov, sétâr
Ghulamsho Safarov, tanbur rubâb
Shodikhon Mabatkulov, daf
Là , au pied des impressionnantes montagnes du Pamir, dans les vallées lointaines et peu accessibles, dans cette terre souvent hostile, la musique comme les maisons semble sans âge. La plupart des hommes y sont ismaéliens (une des branches des chiites) et leur visage, nullement asiatique, fait songer à des paysans italiens. C’est le cas de ce grand maître du rubâb et du ghijak qu’est Djonbaz Doshanbiev. C’est de là que nous viennent une étonnante chanteuse , Sâhiba Dovlatshâeva, désormais reconnue par ses pairs comme la meilleure chanteuse traditionnelle du Badakhchan Entre eux la complicité est belle, tout au service de leur bien commun, l’art du falak propre aux montagnes du Badakhchan, cette mélopée du destin aux hypnotiques lenteurs déchirées de stridences.
Théâtre de la Ville,
2 place du Châtelet
Paris 4.
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