Un concert qui va vous dépayser! Venez écouter et admirer Alexandre Borodine, avec une esquisse symphonique intitulée ‘Dans les steppes de l’Asie centrale’, le Concerto du Fleuve Jaune d’après la Cantate de Xian Xinghai, et le poème symphonique Le Chant du Rossignol d’Igor Stravinsky.
Alexander Porfirievitch Borodine est né à Saint-Petersbourg le 12 novembre 1833. Il est le fils naturel du Prince Louka Guédianov et de la fille d’un troupier Avdotia Antonova. Autodidacte, le jeune Alexandre apprend à jouer de la flûte puis du piano et du violoncelle. Ses parents le destinent néanmoins à une carrière de médecin et il est inscrit à la faculté à l’âge de quinze ans. En 1854, après six ans d’études, il obtient un poste de professeur à l’Académie militaire de chimie où il se révélera comme un grand savant. Grâce à de nombreux congrès, il aura l’occasion de voyager avec sa femme, Ekatérina Sergéievna qui lui fait découvrir Schumann, Chopin, Liszt et Wagner. Ensemble, ils vont beaucoup visiter Europe (Bruxelles, Heidelberg, Gênes, Rome, Paris…). Alexander Porfirievitch Borodine réussit à concilier une carrière scientifique et une carrière musicale, toutes deux de haut niveau. Borodine lui-même se considère comme un musicien dillettante et ne pourra consacrer que peu de temps à la composition. Au début de l’année 1887, il continue la composition de son opéra Le Prince Igor. ‘Dans les Steppes de l’Asie centrale’, poème symphonique, est une de ses oeuvres les plus célèbres.
‘Le Prince Igor’ est une œuvre d’inspiration nationale. Elle tire son sujet de la lutte des princes russes contre les Polovsti qui se termine au XIIe siècle par la défaite du prince Igor et l’invasion de la terre russe. Ces faits historiques ont inspiré Le Chant de la bataille d’Igor, première œuvre écrite de la littérature russe qui présente un intérêt artistique. Le manuscrit, découvert en 1792, a été publié en 1800 et détruit dans l’incendie de Moscou en 1812.
C’est de ce poème épique que Borodine tire l’argument de son opéra. Opéra de forme traditionnelle avec airs, duos, trios et ensembles, Le Prince Igor offre la particularité d’utiliser des thèmes traditionnels russes et de mettre en scène le peuple, soit par les chœurs soit par des danses. Ce sont d’ailleurs les passages les plus appréciés du public et ceux qui feront le succès de l’œuvre.
Les fameuses ‘Danses polovstiennes’, immortalisées par les représentations des Ballets russes de Diaghilev, sans participer le moins du monde à l’action, représentent le point culminant de la partition. La scène se passe à la fin du deuxième acte : c’est la nuit dans le camp des Polovstiens ; le prince Igor a été capturé, mais traité avec honneur, il est convié par le chef des hordes polovstiennes à un spectacle de danses et de chants:
– Prologue : à Poutivle, le prince Igor et son fils Vladimir s’apprêtent à combattre les Polovtsiens du khan Kontchak, malgré le mauvais présage d’une éclipse du soleil. Igor part après avoir confié à son beau-frère, Galitski, le gouvernement de la principauté, ainsi que sa femme, Laroslavna.
– Premier acte : Galitski proclame avec impudence son intention de profiter au mieux de son nouveau pouvoir. Laroslavna se heurte à son frère auquel elle reproche ses mauvaises actions. Elle apprend que son époux et son fils sont vaincus et prisonniers.
– Deuxième acte : au camp polovtsien. La fille du khan, Kontchakovna, chante son amour pour Vladimir. Celui-ci, de son côté, chante son amour pour elle. Elle le rejoint pour un duo d’amour. Igor, désespéré, songe à s’enfuir. Kontchak admire son courage et plaint sa tristesse. Pour le distraire, il fait danser à son peuple des danses polovtsiennes.
– Troisième acte : Igor s’enfuit, tandis que Kontchakovna réussit à garder Vladimir auprès d’elle. Le khan accepte leur union et lève le camp pour continuer sa conquête de la Russie.
– Quatrième acte : à Poutivle. Laroslavna se lamente sur son sort et celui d’Igor. Des paysans passent en déplorant les malheurs de la Russie. Lorsque survient Igor, les deux époux réunis chantent leur bonheur. Les cloches de la ville sonnent pour annoncer le retour d’Igor.
Dossier présenté par:
– Marie-Françoise Christout, docteur ès lettres, diplômée de l’Institut d’art et d’archéologie, conservateur honoraire à la Bibliothèque nationale de France, Département des arts du spectacle
– Marie-Françoise Bouchon, historienne, chargée du cours d’histoire de la danse au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
– Janine Delahaye, agrégée d’éducation musicale, inspectrice d’académie, inspectrice pédagogique régionale en éducation musicale
– Marie Lavin, agrégée d’histoire, inspectrice d’académie, inspectrice pédagogique régionale en histoire et géographie
RADIO FRANCE /SALLE OLIVIER MESSIAEN
116, avenue du Président Kennedy
75016 PARIS
Le 07/05/2004 :
– de 20:00 à 23:00
– le vendredi.
Tarifs d’entrée : Tout public : 0 €.
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