Toujours à la recherche des grands réalisateurs de demain : 15 à 20 films d’Asie, dont 12 inédits en compétition.
Un film kazakh est au programme: « MANEKEN PIL » (LES PETITES GENS) de Nariman Turebaiev /Kazaksthan!
Du cinéma des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, on commence à bien connaître la génération de cinéastes apparue autour de 1990 : Aprymov (Trois Frères) et Omirbaev (Tueur à gages) au Kazakhstan, Abdukhalikov au Kirghizistan . Mais cette histoire a commencé avant 1990. Venus tard au cinéma, et sous contrôle soviétique, le Kazakhstan et le Kirghizistan ont, dès les années soixante, produit des auteurs originaux, à côté d’un cinéma commercial souvent proche du cinéma indien. Dans l’espace de liberté laissé par la déstalinisation, des metteurs en scène comme Aïmanov, Okeev, Begaline ont jeté les bases d’une exigence cinématographique qui a nourri les jeunes gens venus à la réalisation avec la perestroïka, puis l’indépendance.
De la propagande à un cinéma national
Au Kazakhstan, les premières structures de production locales n’apparaissent que dans les années 20, sous l’impulsion du pouvoir soviétique qui voit dans le cinéma un puissant moyen de propagande au service de la collectivisation, de la modernisation ou de la lutte contre l’islam. Au Kirghizistan, plus isolé, la première unité de production n’est créée qu’en 1938.
La guerre renforce les structures locales, puisque les studios russes sont déplacés en Asie centrale, et notamment à Alma-Ata, où, entre autres, Eisenstein tourne la première partie d’Ivan le Terrible. Après-guerre, l’URSS de Staline produit très peu, a fortiori en Asie centrale.
Il faut attendre le début des années soixante pour voir apparaître les premiers maîtres : Aïmanov, Begaline, Karpov, plus agés et très intégrés au système de production kazakh, et les kirghizes Okeev, Chamchiev, Ouboukeev, plus jeunes et plus originaux. Proches du néo-réalisme, ils travaillent sur l’identité et le désarroi de pays qui ont changé trop vite.
Nouvelle vague
Pérestroïka, puis indépendance, aidant, le Kazakhstan voit se développer, à partir de 1985, des structures de production indépendantes, parfois franchement commerciales, et une nouvelle génération d’auteurs (Aprymov, Shinarbaev, Omirbaev, Karpykov). Sous la forme de road-movies, et sur un ton plus ironique, on voit souvent revenir dans leurs films les mêmes questions d’identité. Le renouvellement est moins massif et plus récent au Kirghizistan, où les structures de production sont plus fragiles. Il n’en n’est pas moins réel, les films d’Abdukhalikov et Surulu l’attestent.
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